Une jeunesse tourmentée

Article : Une jeunesse tourmentée
Crédit: photo par Jenny Jeanlouis avec accord pour publication
9 juillet 2024

Une jeunesse tourmentée

C’est l’histoire d’une jeunne haïtienne qui se pose des questions sur son avenir vue la situation de son pays qui va de mal en pire depuis des années. la tête remplie de doute et d’inertitude elle se demande quel serait son avenir dans un tel chaos.

Moi et mes amies. photo par Jenny Jeanlouis avec accord de publication.

Tous acteurs et actrices du changement, le monde de demain est à inventer!

Chez nous on a un dicton qui dit: « Timounn jodi granmounn demen » nos parents l’utilisent souvent pour nous faire comprendre que demain nous appartient et que nous sommes l’avenir ! Mais aujourd’hui je ne crois pas qu’ils diront la même chose, comment dire à jeune haïtien qu’il est l’avenir d’un pays qui n’existe presque plus ? Encore comment dire a un jeunes haïtien qui vit en Haïti qu’il peut se considérer comme étant un acteur du changement alors que depuis plus de 10ans tous ce qu’il connaît c’est la guerre, le sang, et le crime, en Haïti les cadavres pleuvent plus que la pluie. Comment un jeune haïtien peut se croît être un acteur du changement alors qu’il ne se croit plus en vie, car chez nous la vie ne vaut presque plus rien aux yeux des autres. Le monde de demain est peut-être à inventer ou le monde de demain est bien à inventé mais comment pourrais-je croire que je peux participer à son invention alors que chez moi c’est un chef de gang qui a le droit de décider si on reste en vie ou pas !

La société nous a obligé à faire des études, on nous a obligé d’aller à l’école ensuite à l’université car on ne va pas se mentir on vit dans un pays que si tu ne vas pas à l’école t’es pas quelqu’un, si après l’école tu ne vas pas à l’université t’es toujours pas quelqu’un mais on s’est jamais pleins on a tout fait comme on nous l’a demandé mais tout ça pourquoi au final ? Aujourd’hui la moitié du pays ne peuvent pas aller à l’école,tout ce qu’on rêve c’est de partir, partir pour ne pas perir, parti pour ne pas mourir, partir parce qu’on nous foutent dehors de notre propre pays,pardonnez mon langage mais j’en ai plus que rallebol, comment pourrais-je croire que je suis une actrice du changement tandis que j’ai plus de maison pour vivre,comment je pourrais croire que je puisse être une actrice du changement lorsque je regarde mon pays sombré sans que je puisse faire quoique ce soit, que je ne trouve rien à dire lorsque mon petit neveu de six ans me demande pourquoi il ne peut pas aller à l’école depuis trois semaines, et le pire c’est que ce n’est pas à cause de catastrophes naturel que les écoles sont fermés, quand ce sont les pluies de bals qui lui sert de réveil le matin, tels les champs du coq les bals sont toujours au rendez-vous. Donc que quelqu’un me dise comment je pourrais me considérer comme une actrice du changement alors que je suis devenue une réfugier dans mon propre pays,que chaque quartier est sous le joug d’un chef de gangs et que lui seul est le maître et seigneur, lui seul a le droit de décider de qui vit et qui meurt.

Un avenir incertain

Moi et mes amies â la fac. selfie par Jenny Jeanlouis avec accord de publication.

Comment je pourrais me considérer comme étant une actrice du changement pendant que je vis dans un pays où je me démène pour avoir un diplôme, mais on me demande d’avoir 5 ans d’expérience pour pouvoir obtenir un boulot ou encore le patron me demande « le bac ou la chatte » pour avoir le boulot. Je veux bien croire que le monde de demain est à inventer et je veux bien croire aussi que je peux être une actrice du changement mais pour ça il faudrait commencer par être en vie, car en Haïti ça fait des années qu’ on ne fait que respirer, si je n’ai plus aucun espoir pour chez moi comment je pourrais participer à inventer le monde ? Je sais que beaucoup diront que je suis pessimiste ou que j’exagère mais ça n’a rien avoir je suis juste fatiguée, fatigué de me battre, pas avec des ennemies étrangères mais avec nos frères et sœurs haïtiens, que à chaque fois que j’ai envie de prende un peu d’espoir les douilles retrouvées dans ma cour ou sur le toit me rappelle a l’ordre, on se réveille tout les jours et s’attendre à une nouvelle encore pire que les précédentes et que chacun attends son tour, crois le non chacun aura son tour, c’est un cercle infernale il s’arrêtera sur chacun de nous, personne n’est épargnée. Le plus dure dans l’histoire c’est qu’on ne peut rien y faire. Nos supposées dirigeants ne font rien pour que ça s’arrête et ils ont seller notre sort avant même qu’on ait eu le temps de dire ouf.

Une jeunesse oubliée

sortie entre amies. Photo par Jenny Jeanlouis avec accord de publication.


Il fut loin le temps ou j’avais des grands rêves, quand je prends du recul c’est comme si j’avais 80 ans et que j’ai tellement vécu que je suis surchargée. Je ne me rappelle pas de la dernière fois où je suis sortie m’amuser quelque part dans le pays, ça va faire deux ans que je n’ai pas mis les pieds à la fac je suis tellement devant mon ordi à suivre des cours que parfois je suis là sans être là et parfois les pluies de balles m’empêchent d’entendre la voix du professeur ! Si je devais inventer le monde je commencerais par inventer Haïti d’abord, inventer nos dirigeants, inventer nos amis qui se font passser pour nos alliés tandis qu’ils n’en ont rien à foute de notre gueule ! Je veux bien croire que je peux être une actrice du changement. Je veux bien croire aussi que le monde de demain est à inventer. Mais le monde devrait commencer par inventer sa conscience, inventer sa solidarité, inventer son amour pour les autres et bien d’autres car sans ces choses, peut importe l’invention qu’on pourrait faire, ça ne servirais à rien. Que l’on veuille on non le monde part en vrilles aujourd’hui je vous parle de ce qui se passe en Haïti mais je sais que chaque pays a son lot de poids à porter sans avoir à aller à la salle de gym.

Une plume, une histoire!

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Commentaires

Innocent Sophie
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Good job

Sandrine noel
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Magnifique texte ma chérie

laplumedelyne
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Merci 😊

laplumedelyne
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Merci beaucoup!

Noel CHANCELY
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Bon travaille.

Sandrine noel
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Magnifique ma chérie

James Fontus
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Cela me fait plaisir de lire un texte ainsi qui décrit la réalité haïtienne, qui ne cesse de perdurer. Je remercie la personne qui l'a écrit.

laplumedelyne
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Merci a vous.

Katiana Diegue
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En Haiti ,pour être acteurs du changement IL fast prêt à payer le prix entre survie face à la guerre des gangs et l'incapacité de l'état étant que garant du pouvoir. Une democratie degradée dans un etat malmené, chiffoné, incompétent. Une jeunesse devouée dans un pays ravagé par l'insécurité et l'instabilité politique. Ça me fait toujours plaisir de voir ou de côtoyer un jeune haitien qui pense toujours à la renaissance de Notre chère patrie. Haiti renaîtra de ces cendres.

laplumedelyne
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Merci beaucoup Katiana, oui je pense moi aussi que Haïti renaîtra de ces cendres.

Billy AIME
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Je n'ai point de doute sur l'étendue de ton talent ma grande. Je suis fier de toi . J'espère qu'il y aura d'autres articles . Go miss ...!

laplumedelyne
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Merci beaucoup Billy 😘😘